Descubre la obra contemporánea de Claude LEFEBVRE
On peut dégager de la grande variété de thèmes abordée durant toutes ces années de peinture — de lecture aussi, les deux se recoupant sans cesse — une élaboration patiente d’un schème profond. Un certain regard que l’on pourrait nommer méditation sur le silence. Ce silence, perçu et vécu, indispensable, nécessaire. Que ce soit face aux nuées de L’arrière-pays (titre emprunté au magnifique texte d’Yves Bonnefoy), ces insignifiants paysages découverts très tôt au point de fuite des tableaux des grands maîtres — Images de possibles lointains, à jamais inaccessibles — jusqu’aux vastes étendues des déserts de pierres où le peintre nous convie, une certitude s’impose, dans cette adhésion totale du cœur et de l’esprit : qu’un réel véritable sera toujours une maladie de nos idées (paraphrase d’un vers de Fernando Pessoa) . À différentes étapes de sa production l’emploi de l’or suggère, comme le précise A. Malraux à propos des fonds or de l’art Byzantin, une rivalité dressée face à cette apparente figuration… pour une transfiguration, où le monde représenté ne peut se résumer à une simple somme de pierres accumulées, à l’unique addition de chemins tracés au flanc de collines s’évanouissants sur un horizon à peine tangible. L’artiste parle de ses choix, du rêve profane où il évolue et grandit, de cet irréductible au réel qui constitue l’essentiel de son travail. Il s’ouvre à ce silence où s’élabore sa propre parole, ses propres actes. Une propension à suivre la ligne de moindre résistance et qui laisse la vision se faire en nous, dans ce vacant qu’enserre la trame du visible. Il n’y a nulle explication ici, juste une description d’une variation continue.