Descubre la obra contemporánea de Francis GLENAT
PARCOURS DE L’ARTISTE Né à Paris en 1950, passionné de jazz et de peinture et après de brèves études de civilisation américaine, Francis GLENAT s’oriente instinctivement vers la pédagogie musicale, unissant le visuel et le sonore et découvre le goût pour la nuance et la composition avec des peintres abstraits et tachistes à l’université Paris VIII.C’est dans les années 1989 qu’il recommence à peindre de façon régulière. En autodidacte passionné, il cherche d’abord à expérimenter les techniques les plus simples de l’huile ou de l’acrylique. Le style est personnel, les sujets sont variés mais les premiers tableaux restent encore très prudents et dans un registre figuratif. Du paysage imaginaire aux natures mortes oniriques, il s’oriente vers des sujets plus libres et réalise une série de portraits réalistes assez stylisés et polarisés sur des jazzmen américains. Voyageur et amateur de musées d’art contemporain, il est d’abord impressionné par l’œuvre de Nicolas de STAEL pour ses compositions et sa recherche sur la matière. S’il n’est pas insensible aux abstractions purement géométriques de Malevitch ou Mondrian, la découverte des œuvres de Tapies ou de Mark Rothko séduisent parfaitement son mode de pensée et de création et influencent davantage ses expérimentations sur la profondeur plastique d’une œuvre.Dans cette période de découverte des grands maitres de la peinture abstraite, sa palette et son espace pictural vont s’épaissir et s’enrichir de pigments et parfois de papiers collés. Les pinceaux sont délaissés et remplacés par des couteaux.Le format des toiles et des outils s’agrandit pour donner naissance à la matière.C’est en travaillant dans le même esprit qu’il comprend mieux la démarche des expressionnistes américains comme Franz Kline , Robert Motherwell et surtout Emil Schumacher.A partir de cette période de tâtonnement, il s’éloigne progressivement de la peinture figurative et de la représentation du visible pour une recherche plus intérieure et se tourne vers l’abstraction pure. Cet art informel lui convient mieux pour exprimer ses émotions et son vécu. Le titre de chacune des toiles abstraites évoque souvent ces moments d’interrogations, ces souvenirs de voyages ou simplement les émotions ressenties au cours d’une réalisation.Cette poétique d’expression abstraite est le travail d’un peintre autodidacte. Un plasticien qui cherche à développer par des procédés techniques originaux, un système d’écriture pictural qui lui est propre. UNE DEMARCHE ARTISTIQUE La matière appliquée par Francis GLENAT sur ces toiles est à base d’enduits traités et de médiums acryliques. Les pigments naturels et les techniques diverses de traitements utilisés sont au premier plan de sa création. Cette recherche artistique repose sur le jeu de traits isolés, les séparations volontaires sur la structure et les ruptures accentuées. Le jeu entre tous les éléments et les liaisons avec cette matière solide et préparée, est primordial dans la composition. Cette nécessité personnelle d’exprimer joie et angoisse sur le même espace imprime à chaque passage légèreté et pesanteur. La toile est souvent traitée comme un mur qui aurait subi les griffes du temps. Un espace de résonance oùla surface devient rugueuse et tactile comme une roche. Elle est systématiquement sculptée et entaillée par des incisions ou par des lacérations avant séchage. Après traitements, les aplats et la netteté des couleurs pures ou brillantes disparaissent ou se recouvrent pour trouver leur juste place. Le vieillissement naturel des médiums et des enduits est accéléré volontairement. Patine, craquelures et glacis font partie aussi du jeu de la composition et de l’aspect final de l’œuvre. UN PROCESSUS DE CREATIONDans les premières phases d’application sur la toile, un mortier épais est appliqué à la spatule, les sables et les enduits sont intégrés dans différentes textures. Les premiers volumes de matière qui recouvrent la toile blanche sont très denses et toujours colorés par des pigments dans des tons voisins. Le jeu entre les tons chauds et les tons froids n’apparait pas encore à ce stade. C’est à partir de ces mortiers malaxés qui s’étalent sur le fond et qui portent les couleurs et les premières formes que le processus de composition s’élabore lentement.Le rythme d’application et de création est très irrégulier et s’adapte à la composition qui se dessine au long de la création. Lenteur et rapidité d’action ne se succèdent pas sur le même tempo pour préserver justement cette spontanéité nécessaire à une abstraction cohérente. UNE TECHNIQUE VERS L’EXPRESSIONNISME ABSTRAITLa rapidité d’intervention se fait surtout sur les traits les plus visibles des points d’accroche. Notre regard cherchant systématiquement un équilibre visuel confortable harmonieux, ces points d’accroche se focalisent surtout sur les éléments porteurs. Ils apparaissent plus lisibles et au premier plan, lors des phases de finitions. Ces processus de construction permettent d’éviter des juxtapositions conscientes ou trop contrôlées qui détourneraient l’abstraction du sens recherché. Les traces les plus spontanées de ces points d’accroche sont préservées ou gommées selon leur force ou leur faiblesse d’expression ou leur emplacement. Un point d’accroche devient provisoirement sujet s’il s’impose par son importance. Il peut donner l’illusion de venir de l’extérieur. Il peut aussi s’intégrer de façon naturelle dans le volume et se fondre dans la masse. Un point d’accroche n’est jamais définitif et doit aussi chercher sa place. Un coup de pinceau explosif de couleur chaude peut devenir un intrus qu’il faudra adoucir.Trop tonique ou trop parlant, il encombrera l’espace et devra laisser sa place à des éléments plus neutres. Il peut aussi s’imposer comme une pierre d’achoppement de la composition. Un trait paraissant sur l’instant malvenu, ne sera pas traité comme une erreur de parcours. Il sera voilé, atténué, ou accentué et rejoindra la masse picturale déjà existante. La toile devient progressivement un palimpseste où les éléments secondaires colorés sont atténués et partiellement visibles selon l’évolution. C’est à partir de ce fond existant et après chaque superposition et croisement des différentes textures que peut émaner une nouvelle réflexion et un nouveau regard. La recherche de la lumière venant de l’intérieur est primordiale. Venant de l’extérieur de l’œuvre, elle n’a pas la même résonnance et doit être constamment corrigée par une bataille au corps à corps avec tous ces contrastes. Le dialogue se cristallise entre compacité et transparence mais aucun tableau ayant suivit le même chemin ne deviendra semblable.SERIE ABSTRACTIONS HORS LIGNESDans la série Abstractions hors lignes, une ligne fine, omniprésente et verticale, partage les espaces essentiels, les enduits, les matières brutes. Une sorte de fil qui émerge comme un rai de lumière et sépare toujours la toile de façon asymétrique, nous donnant l’illusion d’en reculer les limites. Les éléments naturels, la texture irrégulière des matériaux et des pigments s’agglomèrent lentement sur les supports et se superposent en profondeur autour de cette ligne. Feuilles d’or ou d’argent, déclinaisons de rouge, ocres multiples, tons de pierre vieillie,sont systématiquement appliqués par couches successives et ancrés dans un long processus d’incisions, de glacis et de ponçages. Les signes formant des graphies ou perforations peuvent alors surgir librement de ces paysages intérieurs imaginaires. SERIE GRANDS FORMATSDans la série Abstractions grands formats , résultat d’une gestualité corporelle davantage manuelle, la séparation disparaît partiellement et laisse place à une composition écorchée et déstructurée. Cette recherche contemplative et méditative de créations est là pour susciter une émotion poétique et une réflexion sur la texture des choses.SERIE NAOPS CONCEPTLignes, couleurs, matières et volumes se structurent naturellement et simultanément autour de trois couleurs.Le rouge est dominant et de même importance sur le fond et sur le premier plan.Noirs ou ocres adoucissent ou renforcent ce point d’accroche central.La lumière vient de l’intérieur et semble respirer au travers des blancs encore préservés immaculés sur la toile vierge.